S
itué au
cœur du Parc national du Mercantour, le col de la Bonette relie la vallée de la
Tinée dans les Alpes Maritimes à celle de l’Ubaye dans les Alpes de Haute
Provence. La route de la Bonette s’envole à plus de 2800 mètres d'altitude dans
un cadre grandiose. L’ascension à vélo offre bien des sensations et fait le
bonheur des yeux : paysages magnifiques, verts pâturages, ruisseaux et cascades
s’enchaînent dans un décor de haute montagne. Il n’est pas rare de croiser la
marmotte sur sa route. Une féerie qui vaut sans conteste le détour.
La route de la Bonette relie les deux vallées de l’Ubaye et de la
Tinée et permet la liaison directe entre Barcelonnette et Nice. C’est à
l’origine un chemin muletier, voie stratégique exploitée et maintenue par
l’armée comme en témoignent les constructions qui jalonnent la route (camp des
Fourches, fort de Restefond). Les troupes espagnoles l’empruntent lors de la
guerre de succession d’Autriche (1740-1748). Le chemin est élargi et transformé
en route en 1832. Cette dernière est classée impériale le 18 août 1860 par
l’empereur Napoléon III. Le tracé définitif est réalisé en 1960. Des travaux de
restauration sont en cours depuis 1987.
Avec ses 2802 mètres d’altitude (2807 m selon les indications de la voirie), Restefond constitue l’obstacle le plus élevé du tour de France depuis son histoire. La Grande Boucle n’y passera que 3 fois : en 1962, 1964 et 1993.
Au Tour 1962, Federico Bahamontès (Espagne), surnommé « l’aigle de Tolède » , franchit le sommet en tête dans l’étape Antibes-Briançon. L’espagnol renouvellera son exploit en 1964. Cette année-là, il finit troisième au classement général.
«Ils ont roulé sur la Lune »
(Philippe Bouvet, journaliste, Tour 1993)
La Bonette sera ensuite boudée par ses organisateurs jusqu’à ce
que la caravane redécouvre la beauté du site, près de 30 ans plus tard, lors
d’une étape inédite à la station d’Isola 2000. L’écossais Millar devient le
dernier vainqueur de Restefond en 1993.
La route de la Bonette-Restefond s’envole à plus de 2800 mètres
d'altitude dans un décor fabuleux. La végétation laisse progressivement la place
à un paysage lunaire, presque irréel, fait de caillasses grisâtres. Le
dépaysement est total. Au sommet, la vue est grandiose par temps clair. La cime
de le Bonette semble dominer sur les sommets avoisinants : Pelvoux, Viso, Mont
Pelat, sommets du Queyras, Alpes du Sud, sommets italiens. Une visite au lever
du soleil permet encore mieux d’apprécier la beauté du site, de bénéficier d’une
lumière exceptionnelle et de côtoyer la marmotte sur les sentiers ou sur la
route si l’on pratique le vélo.
Il ne faut pas confondre le col de la Bonette avec la route de la cime de la Bonette. Le col de la Bonette, dit aussi col de Bonette-Restefond (*), est situé à 2715 mètres d’altitude derrière le col de l’Iseran (2770 m, plus haut col d’Europe), le Stelvio (2757 m) et le col Agnel (2744m).
La route de la cime de la Bonette circule autour de la cime et domine à 2802 mètres d’altitude. La route est annoncée par la signalisation comme la plus haute route d’Europe. Le record serait en fait détenu par l’Espagne avec la route desservant la station de ski de Pradollano dans la Sierra Nevada au Sud de l’Espagne.
(*) Cette double appellation provient du passage de la route par
le faux col de Restefond qui se trouve à proximité.
Le pèlerinage de Notre Dame du Très Haut a lieu tous les ans à la
fin du mois de juillet. Une stèle est construite en 1963 en mémoire des prières
exaucées par les habitants des villages en exode dans les années 1940 pour que
leurs maisons soient épargnées.
L’ascension à vélo réserve bien des surprises agréables. Cascades au détour d’un tournant, moutons sur la route, petits lacs et torrents, verts pâturages, sommets enneigés et autres plaisirs des yeux se succèdent dans un calme relaxant que seul le sifflement des marmottes, le grondement des torrents et le vent viennent moduler.
La route de la Bonette représente une difficulté non négligeable que seul un bon entraînement permet de franchir. Ce sont 24 km de montée depuis Jausiers (23 depuis le carrefour) avec 1589 m de dénivelé (6.6% de pente moyenne) ou 26 km depuis St Etienne avec 1658 m de dénivelé (6.4% de pente moyenne). L’ascension depuis St Etienne de Tinée est probablement la plus difficile du fait de sa longueur et de l'irrégularité de sa pente. L’ascension depuis Jausiers présente des passages difficiles mais de nombreux tronçons courts permettent de reprendre son souffle. La dernière ligne droite, 800 mètres amenant au plus haut point du parcours, est littéralement assommante.
Le col est ouvert de juin à octobre. Attention, le tronçon menant
à la cime peut rester enneigé plusieurs semaines après l’ouverture du col.